RDC: « Les dirigeants politiques devraient éviter de se comporter comme si nous étions dans une situation normale » [Me Jean-Claude Katende]
« En temps de crise, on change de comportement… «
Ce message s’adresse à ceux qui ont le pouvoir, du fait des lois, de prendre de décision pour changer la vie du peuple congolais. Il s’agit du Président de la République, des Présidents du Parlement, du Premier Ministre, des ministres…
Tout le monde le sait :
Le Congo fait face aux groupes armés locaux et étrangers à l’Est depuis plusieurs années. On a besoin d’argent pour équiper et soutenir les militaires qui sont au front. Plusieurs de nos provinces sont dans un état de pauvreté indescriptible. Les gens se battent encore pour trouver seulement à manger pour la journée et l’eau potable à boire. La gratuité de l’enseignement primaire, un programme utile pour que les enfants des pauvres aillent aussi à l’école manque suffisamment des moyens pour être viable et efficace.
Dans les grands centres urbains, l’accès à l’eau et à l’électricité est devenu un grand luxe. Le système de transport en commun est totalement inefficace et désorganisé.
Si on ajoutait à tout ça les détournements des fonds publics opérés par ceux-là qui sont appelés à les protéger, on se rend compte que tout le monde commence à perdre l’espoir.
Je ne me permettrai pas d’oublier la hausse exagérée des prix des biens et services qui réduit à la mendicité des milliers des ménages. Les citoyens ont l’impression que le gouvernement n’existe que de nom. Ils se sentent abandonnés face aux besoins du quotidien.
Face à cette situation, nos dirigeants continuent à se comporter comme si nous n’étions pas en crise. Je les appelle à changer de comportement.
Ce changement devrait consister à :
- Réduire le salaire du Président, des députés, sénateurs, Premier Ministre, ministres ;
- Interdire les vols en business class pour les ministres sauf pour le Président de la République et le Premier Ministre,
- Réduire le nombre de voyages du Président et autres officiels à l’étranger ;
- Réduire le nombre des personnes qui accompagnent le Président de la République, Premier Ministre et ministres lors de voyages officiels ;
- Réduire le nombre des véhicules du cortège du Premier Ministre et des ministres ;
- Supprimer les primes qu’on donne à certains fonctionnaires lors des réunions officielles. Mais améliorer leurs salaires,
- Supprimer les jetons de présence lors de certaines réunions des fonctionnaires
- Etc…
Cette liste de sacrifices à consentir en temps de crise, on peut l’allonger si les dirigeants ont besoin de dégager de l’argent à investir dans les secteurs qui peuvent changer les conditions sociales des citoyens. L’argent ainsi dégagé peut servir à relever le niveau vie des citoyens dans plusieurs provinces du pays totalement abandonnées et où les populations manquent de tout.
Les Présidents Joseph KABILA en son temps et TSHISEKEDI aujourd’hui ont insisté beaucoup sur la réduction du train de vie des institutions, mais ils n’ont jamais pris d’actes pour concrétiser leurs discours. Ils sont tous conscients que le fonctionnement des institutions coûte cher au pays, mais personne n’a le courage de conduire le pays dans une nouvelle direction. J’aimerais leur dire que ce ne sont pas les discours qui changent les conditions de vie des peuples, mais les actes concrets.
L’argent qu’on cherche auprès des partenaires internationaux ne suffira jamais pour faire face aux besoins du pays. Il faut que des sacrifices soient consentis au niveau national.
Les dirigeants politiques devraient éviter de se comporter comme si nous étions dans une situation normale. On est en crise.
Est-ce que mon message sera entendu ? Je garde l’espoir qu’il le sera. Mais même s’il ne sera pas entendu, j’aurais fait ma part de rappeler qu’en temps de crise, les dirigeants consciencieux se comportent avec responsabilité et dignité.
Le peuple vous jugera par vos actes et non par vos discours.
A partager largement.
Fait à Kinshasa, le 06 avril 2022
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Le Gardien du Temple.