RDC : Joseph Kabila mis hors-jeu, le fils de M’zée Laurent Désiré Kabila avait-il péché en quittant librement le pouvoir ?

Deux ans ont suffi pour les nouveaux bénéficiaires de l’imperium en RD Congo, pour écarter intelligemment le façonnier de la première alternance pacifique en RD Congo, Joseph Kabila Kabange. Si d’aucuns demeurent, toutefois, dubitatifs et n’osent prédire la victoire automatique des alliés au sein de la probable dynamique gouvernementale – l’Union sacrée de la Nation, loin par ailleurs de se convaincre de l’avènement du changement radical chanté, à cor et à cri, il va sans dire cependant qu’à l’Assemblée nationale le train est en marche. C’est ce vendredi 22 janvier 2021 que la représentation nationale va devoir identifier sa nouvelle reconfiguration, à la suite du constat fait par le président de la République, en ce qui concerne ce qu’il appelle « effritement » de la majorité parlementaire FCC-CACH.

Les dés sont jetés, en tout état de cause. Le feuilleton du nouveau régime en RD Congo est connu. La majorité parlementaire est en train de basculer de Kabila vers Tshisekedi. Les lois du pays sont-elles interprétées, selon les chapelles politiques. Le Congo de Lumumba connaît une fois de plus une crispation politique qui ne rassure aucunement, selon certains observateurs, un lendemain radieux pour les filles et fils de la mère patrie. L’histoire de la RD Congo connaît désormais une mutation inédite. Bouleversements sans commune mesure du jeu politique, des enjeux historiques, des acquis démocratiques et légaux. Bataille rude du contrôle de l’imperium entre les deux alliés de l’alternance pacifique, entendez Joseph Kabila Kabange et son successeur Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo.

Jusqu’où peuvent-ils aller, ces deux hommes qui se sont combattus politiquement, puis se sont exprimés mutuellement leur mea culpa, ont uni leurs forces en 2019 et sont aujourd’hui sur le point de se diviser ?

À tout point de vue, le cinquième chef de l’Etat congolais Félix Antoine Tshisekedi Tshilombo n’aura pas su partager le pouvoir, retient-on dans les milieux des analystes qui trouvent illégale la carte de la reconfiguration de la nouvelle majorité en pleine législature. Pourtant la Cour constitutionnelle a tranché en faveur des ténors de l’Union sacrée qui foncent dans leur vision.

De tout ce qui en découle, après la chute du Bureau Mabunda à la Chambre basse du Parlement congolais, la nomination d’un Informateur sur fond des contradictions politiques, l’initiative de la motion de censure contre le gouvernement Ilunkamba, Joseph Kabila Kabange est soumis à dure épreuve de fragilisation politique. D’autant plus que le contrôle des institutions nationales devra quitter le camp politique dont il est l’Autorité morale. Est-ce une faute politique pour le nouveau régime de mettre à l’index le principal allié de l’alternance démocratique ? Wait and see.

Joseph Kabila Kabange, 18 ans aux destinées de la RD Congo, ayant écrit son histoire au summum des institutions nationales, avec ses mérites et écueils,
est en train, à tort ou à raison, d’être mis hors-jeu, eu égard à la matérialisation de l’Union sacrée de la nation initiée par le chef de l’Etat Félix Antoine Tshisekedi. Le fils de M’zée est-il le mal congolais, l’ennemi de la République comme d’aucuns semblent le soutenir, à longueur de journée ? La réponse est non. À ceux qui répondent positivement à ces deux questions, il est logique qu’ils répondent aussi à la question de savoir pourquoi le fils du Héros national n’aura pas été ce mal national durant ses 18 ans de règne à la tête du géant Congo ! L’histoire en pleine écriture sera lue et relue par les générations futures.

Jacques Kitengie

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