La SADC à la pointe du combat pour l’indépendance totale de l’Afrique [Tribune libre de Crispin KABASELE TSHIMANGA]

Le 42me Sommet de la Communauté de Développement de l’Afrique Australe, en sigle SADC, du 17 Août 2022 à Kinshasa a vécu. Quel sommet historique !

Créé en 1980, cet ensemble sous-régional vient de prendre une décision importante qui fera date dans l’histoire de la lutte pour l’indépendance totale de notre continent.

En rejetant catégoriquement la résolution du Congrès américain relative aux sanctions du gouvernement américain contre tous les pays africains amis de la Russie, surtout ceux qui n’avaient pas voté au Conseil de Sécurité contre la Russie qui mène actuellement une opération spéciale en Ukraine afin de démilitariser et de dénazifier ce pays.

Cette résolution de la SADC prise à Kinshasa est très importante et historique à plus d’égards. Elle réaffirme haut et fort le non-alignement des seize pays de cette Communauté sous-régionale phare. Elle s’inscrit également dans le schéma de la conquête de l’indépendance totale du continent africain. Car, depuis l’accession à leur souveraineté nationale, beaucoup de pays africains ne sont indépendants que de nom. Ce que certains pères de l’indépendance congolaise avaient appelé « indépendance nominale ».

A travers sa résolution, la SADC rappelle aux uns et aux autres le strict respect de la Charte des Nations-Unies qui reconnaît le principe sacro-saint d’autonomie à tout État membre de l’ONU. Ce principe susmentionné et celui de non-ingérence dans les affaires internes de chaque signataire de la Charte de l’ONU contribuent à ne plus en douter à la paix et à la sécurité internationales. La violation de ces deux principes est souvent à la base de nombreux conflits à travers le monde.

Cette décision américaine farfelue de sanctionner les amis de la Russie viole tout court l’indépendance des pays africains transformés en caisse de résonance des puissances européennes et nord-américaines. Une telle résolution ne devrait jamais être votée par un pays qui a toujours vanté son passé non colonialiste. Malheureusement, la résolution du Congrès américain infantilise les nations africaines. C’est manquer du respect à l’égard de ces pays présentés faussement comme amis.

A la lumière de cette résolution américaine, il n’y a plus de doute que les États-Unis d’Amérique sont plus impérialistes. Des cas de violation de la Charte des Nations-Unies par les États-Unis d’Amérique sont légion.

Cette absence de considération vis-à-vis des nations africaines est aussi une insulte qui ne dit jamais son nom. Fort heureusement, les pays de la SADC sont là pour s’y opposer et clamer leur indépendance.

LES USA COMPLICES DES COLONIALISTES

Tout au long de la lutte pour la décolonisation de l’Afrique et de quelques pays d’Asie, les États-Unis d’Amérique ne s’étaient jamais rangés aux côtés des nationalistes africains et asiatiques.

La coopération entre la CIA américaine et les colonisateurs européens avait tourné à plein régime.

L’exemple le plus frappant est l’arrestation de Nelson Mandela par les tenants de l’apartheid en Afrique du Sud. Elle avait été facilitée par la CIA qui l’avait balancé.

Par contre, la plupart des pays de la SADC sont reconnaissants à la Chine, à la Russie, au Cuba et autres Corée du Nord dont l’assistance de tous genres leur a permis de réussir leur décolonisation. Mais, de quelle manière ? Beaucoup d’africains ont obtenu leur indépendance de haute lutte. Beaucoup de sacrifices consentis. Ce n’était pas un cadeau.

Dans beaucoup de cas, les Américains n’ont jamais soutenu les nationalistes africains.

Avec les pays de la SADC, la lutte pour le multilatéralisme devient une réalité. La résolution de Kinshasa est un grand pas dans cette bonne direction.

Personne donc n’oubliera jamais le 42me de Kinshasa. Plus question d’une puissance unipolaire qui doit se faire obéir au doigt et à l’œil. Vive le multilatéralisme !

Crispin KABASELE TSHIMANGA BABANYA KABUDI
Président National de l’UDS
Coordonnateur National du GPI