Dialogue national ou élections en 2023 ? : un attrappe-nigaud tendu au président Tshisekedi fils, vivement le remaniement stratégique !
Par Jacques Kitengie
Depuis plus de deux mois, l’opinion nationale a attendu en vain la publication du Gouvernement Sama Lukonde 2, pourtant annoncé officiellement par le président de la République Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo. Il appert, à tout prendre, que ce n’est pas tard, d’autant plus que le dernier verdict relève du pouvoir discrétionnaire du magistrat suprême. Les spéculations vont bon train, les officines politiques parlent les langages des sourds. À huit mois de la tenue des élections législatives couplées à la présidentielle, chaque chapelle prêche en sa faveur. À en croire les points de vue recoupés de plus d’un fin stratège politique, il urge de rendre publique l’équipe Gouvernementale Sama 2 en lieu et place de céder au feuilleton voilé des politiques en perte de vitesse, du reste préoccupés par leur retour aux affaires.
Ni dialogue politique, ni tergiversations
Les sociétaires du FCC de Joseph Kabila ont boycotté volontiers les opérations d’enrôlement, sous prétexte de réclamer la reconfiguration du bureau de la centrale électorale et celui de la cour constitutionnelle. Dans leurs rangs, ils n’ont de cesse d’enregistrer de départs en cascade de quelques cerveaux sur lesquels ils ont longtemps compté, pour ne pas citer Célestin Tunda Ya Kasende à titre indicatif. Curieusement, les mêmes politiciens du Fcc chantent la fin du règne du président Tshisekedi fils, le 24 janvier 2024. Mythe ou réalité ? Comprenne qui peut. Sans aller par le dos de la cuillère, il va sans dire que tout va se savoir au fil du temps.
Il est à noter que, visiblement, l’équipe Kadima Kazadi, à la tête de la commission électorale nationale indépendante fonce, dans la mise en œuvre stricte de l’almanach électoral publié fin 2022. Sauf éventuelles contraintes liées notamment à la problématique sécuritaire dans la partie est de la RD Congo, question d’envisager un probable glissement à court terme, le décor serait, à tout le moins, planté pour la tenue des joutes électorales en décembre 2023.
Non au dialogue national pour l’instant !
Il est clair, en effet, que la RD Congo n’est nullement un gâteau susceptible d’être partagé par une frange de concitoyens prétendument forts, sous l’oeil impuissant de la communauté nationale, disons du souverain primaire. La majorité parlementaire au pouvoir justement appelée à se consolider davantage autour du chef de l’Etat Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, de telle sorte qu’elle résorbe différents défis de gouvernance, notamment la mobilisation des recettes publiques, l’éradication de la guerre infligée au Congo Kinshasa par le Rwanda sous couvert du M23 et de plusieurs milices actives en Ituri et dans une partie du Nord-Kivu.
Tout compte fait, les signaux de bonne gouvernance émis par le camp au pouvoir sont de taille, murmure-t-on dans le chef d’une opinion lucide. En décembre 2023, rien n’empêche le fils du Sphinx à rempiler au regard du second mandat tant attendu. Comme pour insinuer que l’organisation des élections, n’en déplaise aux politiques qui lorgnent à tort les portefeuilles ministériels, est une feuille de route constitutionnelle aux effets suffisamment bénéfiques aussi bien pour le camp au pouvoir que pour le destin de la nation. Vivement le remaniement pour remplacer les animateurs des postes vacants au ministère de l’économie, du plan, des transports et voies de communication et de la santé (vice-ministre). En tout état de cause, le chef de l’Etat est placé devant ses responsabilités historiques.