Assemblée nationale : le Professeur Musao Kalombo Mbuyu Célestin recadre la délégation de ses collègues en mission à Kalemie [Tribune libre]

Une délégation des élus nationaux en séjour à Kalemie dans une mission de l’Union sacrée: l’heure de la propagation de la crise en province a-t-elle sonné ? Quand la démocratie congolaise perd son vrai sens !

Quelques lignes de l’honorable Prof. Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Coordonnateur de l’Observatoire de la Gouvernance-RDC!

La vidéo a fait le tour de la toile. Celle relayant le périple des collègues Députés nationaux en séjour, depuis le début de cette semaine, dans la ville de Kalemie, chef-lieu de la province du Tanganyika, espace Grand Katanga. Tenez ! Affirmant être en mission du clan Union sacrée, ladite délégation, par la bouche de son chef de file – élu de son état comme moi-même, menace ouvertement sur terrain, les acteurs ayant récusé d’adhérer à la vision de l’Union sacrée, (qu’ils seront broyés par le chef de l’État, selon ses propres termes tels que décryptés). Il s’agit, en effet, des propos qui touchent la sensibilité nationale et font réfléchir mille fois.
En vertu de quelle loi en vigueur, des détenteurs d’un pouvoir issu du souverain primaire peuvent être « broyés » par l’Institution censée assurer la protection des droits civils ? Le collègue a-t-il utilisé le mot « broyer » à la place d’un autre mot – plus acceptable ? Je ne pense pas. Car, mon estimé collègue semble maîtriser ce qu’il dit, débonnaire et faisant preuve d’une fluidité verbale appropriée de la langue de Molière.

Congo, mon beau pays !

Les meuniers qui aident nos femmes à avoir la farine des maïs, manioc, etc, savent comme nous tous, que la conséquence du verbe broyer, c’est la réduction en poudre. O, non ! Dans la province soeur du Tanganyika où l’élan de développement semble aller bon train, avec l’exécutif Zoé, loin de prétendre des écueils relatifs à toute œuvre de gestion de la res publica, l’on y décide une crise politique meurtrière ? J’ose croire que la délégation de l’Union sacrée composée de mes collègues Députés nationaux est bel et bien consciente des tenants et aboutissants de sa mission d’information politique. Cette démarche qui n’a rien de démocratique creuse, tout compte fait, un fossé béant entre les aspirations du peuple congolais et les appétits politiciens d’un régime qui a horreur de se conformer aux prescrits légaux et réglementaires.

Ôte-toi, que j’y mette, à n’importe quel prix, soit-il le prix de la violation à dessein des interdits constitutionnels. Cette nouvelle approche qui plante le décor d’une tabula rasa antidémocratique tue à petit feu, le fondement légal de notre Etat. En notre qualité d’élus légitimes du peuple congolais, nous aurions inéluctablement fait échec à ces signaux de la confiscation du pouvoir du peuple. Car, doit-on rappeler que la force est au peuple, et non à une frange de gouvernants. L’intention de ne pas rassembler inquiète.
En tout cas, chers collègues Députés nationaux, chers compatriotes épris de conscience nationale, notre nation va mal, très mal. Puissions-nous agir, ici et maintenant, conformément aux lois du pays en vigueur, pour sauver la mère patrie. L’avenir de nos enfants et de la nation en dépend sans ambages.

Honorable Prof. Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Coordonnateur de l’Observatoire de la Gouvernance-RDC

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