Assemblée nationale : l’option d’un consensus autour du processus électoral s’impose dans tous les cas

Assemblée nationale : l’option d’un consensus autour du processus électoral s’impose dans tous les cas

Honorable Professeur Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Député national et Coordonnateur de l’Observatoire de la Gouvernance

L’imbroglio embrase notre Assemblée nationale, la démocratie parlementaire menacée, du rififi à l’aube des échéances électorales voulues dans le délai constitutionnel par l’ensemble de la communauté nationale. Entre-temps, notre peuple pleurniche et/ou gémit, ne sachant à quel saint se vouer face au pouvoir qui, sans faux-fuyants, lui donnerait l’impression d’être démissionnaire. Allusion faite entre autre à la flambée des prix sur le marché, à la grogne sociale dans le chef des agents et fonctionnaires de l’Etat, aux grèves qui se multiplient, à la justice sélective et manipulée.

À l’Assemblée nationale, notre prestigieuse chambre, la question du processus électoral divise largement, le spectre d’un processus électoral truffé d’irrégularités, sous la complicité manifeste d’un camp politique, plane. Désormais, la vigilance citoyenne s’impose, à tout prix, pourvue qu’un éventuel complot orchestré contre notre beau pays ne l’emporte nullement sur notre destin collectif.
Il importe d’avouer, au demeurant, que l’opinion nationale et internationale n’a pas si vite oublié les scénarii de triste mémoire, ayant conduit à l’avènement d’un nouveau pouvoir, aussi bien au niveau des structures dirigeantes de l’Assemblée nationale et du Sénat, qu’au niveau du gouvernement central. Nous voici, hélas, face aux conséquences fâcheuses d’un saut vers l’inconnu, la récente malheureuse page de notre histoire écrite par certains politiciens, et que la postérité relira avec des lourdes larmes.

Dans son message fort adressé samedi aux Chrétiens de l’archidiocèse de Kinshasa, lors du réveillon pascal, le cardinal Fridolin Ambongo Besungu n’a-t-il pas été plus clair que quiconque ? Lorsqu’il dit : « Le congolais est face à un avenir sombre ». Bien plus qu’une interpellation, une alerte et un cri de ralliement en communion avec notre peuple disséminé sur les 145 territoires congolais. Loin de se voiler la face, en effet, peut-on courageusement sonner l’alarme et faire sienne la misère sans cesse croissante de notre peuple ?

Quand bâtirions-nous le Congo plus beau qu’avant rêvé jadis par les pères de la révolution historique de notre mère patrie ? La classe politique y pense-t-elle, avec responsabilité ? Pas assez. Avons-nous pris, en revanche, conscience que nous marchons à reculons, que ce soit sur le plan de notre jeune démocratie, comme sur le plan du développement intégral de notre pays ? D’aucuns ont-ils compris que le pouvoir ressemble à un lit d’hôpital où les patients s’y bousculent, à tour de rôle ? Une métaphore qui doit nous interpeller, dans notre conduite.

Voici à notre portée une occasion en or : « le débat citoyen sur les réformes électorales [processus électoral] » tel que réclamé par une frange importante de forces sociales et politiques », pour ne pas citer notamment le FCC, Lamuka etc. À laisser ou à prendre. Mais, tenez ! Face à la course à la montre et au caractère inéluctable que revêt la tenue des joutes électorales à l’horizon 2023, il urge vivement de saisir la balle au bond pour se mettre autour d’une table, afin de regarder dans la direction d’un débat sérieux sur les réformes électorales consensuelles. Faut-il marteler ici que ce feuilleton n’implique pas nécessairement l’idée du partage du gâteau ni celle d’un glissement, qu’on se le tienne pour dit. C’est le Congo qui gagne, au finish, et non un clan politique. En d’autres termes, des tergiversations allant dans le sens de réduire au silence les forces sociopolitiques qui exigent ce débat ne reflète que le frein au jeu démocratique et aux valeurs prônées par le législateur congolais.

Honorable Professeur Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Député national et Coordonnateur de l’Observatoire de la Gouvernance RDC

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