Scandale dans la gouvernance en RDC: jusqu’à quand acceptera-t-on volontiers que le Congo se meurt ? [Tribune de Jacques Kitengie]

Grogne sociale par-ci, détournements et scandales financiers par-là ; le Congo cher au héros national Patrice Emery Lumumba, d’heureuse mémoire, croupit honteusement dans une misère indescriptible. Que dis-je ! Taux de chômage impensable, impaiement au détriment des travailleurs à divers niveaux, aussi bien public que privé, rareté du pain quotidien et de la véritable paix, crispation politique. Le géant Congo est sans nul doute aux pieds d’argile, 61 ans après son accession à l’indépendance, du reste obtenue sur fond du sacrifice suprême, du moins pour les martyrs de notre souveraineté, pour ne pas citer le seul héros national Patrice Emery Lumumba. Jusqu’à quand ce spectacle de profonde désolation devra-t-il perdurer ? « Nous bâtirons un pays plus beau qu’avant ». L’heure n’a-t-elle pas sonné pour évaluer, en toute franchise, où l’on en est avec l’applicabilité de ce sermon contenu dans l’hymne national ? Si est seulement si Lumumba et les martyrs de l’indépendance pouvaient revenir du séjour des morts, M’zée Laurent Kabila et Tshisekedi Wa Mulumba… doit-on s’imaginer leur consternation !

Où êtes-vous, élites dûment formées dans les grandes universités nationales et celles des pays dits civilisés ? Où êtes-vous Hommes d’Etat épris du nationalisme pragmatique et du sens élevé d’héroïsme ? Où êtes-vous, vaillants médecins capables d’administrer une cure de jouvence au patient en présence, loin de dire ici qu’il s’agit bel et bien du Congo, la mère patrie autrefois réputée gâchette de l’Afrique noire, selon la métaphore interpelatrice et bien fondée de Frantz Fanon ?

Puissions-nous, conscience nationale oblige, appréhender la gravité de la situation générale qui cloue notre beau pays. Aujourd’hui bien plus qu’hier, le Congo peine à décoller. Les maux sont de taille. D’aucuns peuvent bien s’évertuer à pointer du doigt accusateur à Kasavubu, à Joseph Mobutu, à M’zée Laurent ou encore à Kabila fils, et aujourd’hui à Tshisekedi Félix. Il y a peut-être lieu de reconnaître que la faute est partagée, en dépit du degré de responsabilité qui diffère.

Tout compte fait, il urge de prêcher sans atermoiements la thérapie adaptée dont le géant Congo Kinshasa a urgemment besoin. Des institutions fortes qui ne ménagent aucun effort pour trouver des solutions adéquates aux problèmes de la gouvernance, des Hommes d’Etat ayant peur de piller l’Etat, une communauté nationale soudée du Nord au Sud, de l’Est à l’Ouest, regardant dans une même direction pour l’intérêt supérieur. Il faut en d’autres termes dire : « vivement l’effectivité de l’Etat de droit à tous les niveaux des institutions et de la vie sociale ». C’est ici qu’il faille saluer la détermination du chef de l’Etat en place, le fils du Sphinx de Limete appelé inéluctablement à réussir son quinquennat. L’on ne douter nullement, en tout état de cause, qu’il y a plus de la peine à bâtir qu’à détruire, allusion faite au bilan des 61 ans de notre indépendance.
À bas la mauvaise gouvernance, à bas la corruption, à bas le chômage, à bas l’injuste et l’impunité, à bas le coulage des recettes et l’enrichissement sans cause, à bas l’insouciance des dirigeants au détriment des paisibles citoyens, à bas l’insécurité dans la partie Est de la RD Congo et sur l’ensemble du territoire national.
Que le Congo décolle !

Jacques Kitengie/ Journaliste- Éditorialiste RDC

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