L’UDS et la lutte anti-impérialiste en RD Congo[Par Crispin Kabasele Tshimanga]

« La liberté survient lorsque cesse la domination économique de l’impérialisme sur un peuple », Ernesto CHE GUEVARA.

La République Démocratique du Congo est-elle condamnée à demeurer à jamais le prototype vivant de l’exploitation impérialiste ? Tous les ingrédients d’un Etat dominé de pied à cap par les puissances étrangères sont réunis dans son cas. Et ce, de 1885 à ce jour.

Malheureusement, ce pays est le nôtre. Nous sommes donc appelés à agir le plus rapidement possible pour mettre fin à cet état des choses préjudiciable à notre peuple.

En effet, des expéditions exploratoires du 15me siècle aux diktats actuels du Fonds Monétaire International et de la Banque Mondiale, ces deux cruels gendarmes de l’impérialisme, à la présente mégestion de notre classe politique, en passant par sa cession au Roi Léopold II des Belges à la cynique Conférence de Berlin de 1885, notre pays est considéré, triste réputation, comme une propriété privée des hideux barons du capitalisme qui y exercent impitoyablement leurs lois à travers leurs relais bien connus : les multinationales et les Etats impérialistes appuyés par leurs agents locaux éparpillés dans tous les secteurs de la vie nationale.

Qu’est-ce que l’impérialisme ? La meilleure réponse est tirée du célèbre pamphlet de Lénine « L’impérialisme, stade suprême du capitalisme ». Il le définit ainsi : «L’impérialisme est le capitalisme arrivé à un stade de développement où s’est affirmée la domination des monopoles et du capital financier, où l’exploitation des capitaux a acquis une importance de premier plan, où le partage du monde a commencé avec les trusts internationaux et où s’est achevé le partage de tout le territoire du globe entre les grands pays capitalistes ».

En résumé, deux éléments essentiels sont à retenir de cette définition : l’expansionnisme et le colonialisme. Ces deux éléments constituent le moteur du développement du capitalisme.

Quant au capitalisme, il s’agit d’un « système de production basé sur l’entreprise privée et la liberté du marché ».

Certains auteurs le déterminent, par ailleurs, comme « un système économique où les acteurs privés possèdent et contrôlent des biens conformément à leurs intérêts, et l’offre et la demande fixent librement les prix sur les marchés de la meilleure manière qui soit pour la société ».

Ainsi, le capitalisme repose sur les piliers ci-après :

  • la propriété privée,
  • l’intérêt personnel,
  • la concurrence.

Par contre, le capitalisme dit oligarchique se caractérise par la protection et l’enrichissement d’une petite minorité.

UN EXEMPLE D’UNE EXPLOITATION IMPERIALISTE EHONTEE

Gâté par la nature comme on le dit souvent, notre pays est, certes, un véritable scandale à tous points de vue au regard de ses nombreuses ressources naturelles. Ce qui justifie la ruée des impérialistes et d’autres aventuriers de tous poils qui en ont besoin pour faire tourner les industries de leurs pays et, partant, maintenir le mode de vie de leurs populations.

Ces ressources dites scandaleuses ne profitent pas aux masses populaires congolaises. Notre pays n’en tire donc aucun avantage.

L’exploitation des richesses congolaises, de 1885 à ce jour, s’est faite sous une oppression indicible, avec une cruauté inouïe et une barbarie ignoble. Les autochtones ont été soumis à une violence incroyable, au travail forcé et ont subi des sévices corporels avec parfois amputation des mains ou des pieds. Nos pauvres populations ont subi des traitements inhumains et dégradants pour la prospérité de la métropole.

Avec l’indépendance acquise le 30 Juin 1960, la situation n’a fait qu’empirer. Les nouveaux dirigeants congolais ont aussi perpétué le pillage systématique de nos ressources. Cela dans le silence le plus total.

Ce néocolonialisme abject se poursuit encore de nos jours plongeant ainsi nos populations dans la pauvreté, les famines récurrentes et les maladies assaisonnées par l’instabilité politique volontairement entretenue par l’impérialisme. Tel est le cas de l’insécurité à l’Est de la République Démocratique du Congo causée et nourrie régulièrement par les multinationales.

L’impérialisme a maintenu son hégémonie sur notre peuple au point où certains compatriotes de la « fameuse élite congolaise » reconnaissent aujourd’hui leur incapacité à protéger et à consolider l’indépendance nationale. Récemment, l’un d’eux, de surcroit célèbre professeur des universités, a été ridicule en sollicitant la cogestion de notre pays avec l’ancienne métropole.

Ceci témoigne de la dépersonnalisation profonde et maladive de l’homme congolais devenu l’objet d’exploitation éhontée avec son consentement. La funeste politique coloniale d’aliénation et d’acculturation a atteint son comble avec l’institution vers les années 1940 d’une « caste » de quelques indigènes congolais appelés « évolués » pour les distinguer des autres dits « primitifs » ou « macaques », et chargés de soutenir la politique de leurs maîtres, les colonisateurs.

Cette gangrène – l’impérialisme en est une – s’est métastasée dans tout notre corps. Par exemple, notre enseignement est sérieusement touché avec des programmes scolaires et universitaires inadaptés à nos réalités. Il dispense des cours qui vantent les valeurs impérialistes tandis que notre culture est ignorée ou négligée. Une espèce de conditionnement de la jeunesse congolaise.

Tout ne s’arrête pas là. La riche culture congolaise diversifiée est aussi reléguée à l’arrière-plan. Pour s’en rendre compte, les écrans de nos chaines de télévision sont pratiquement occupés et littéralement envahis par la culture étrangère, du reste impérialiste.

De manière générale, la République Démocratique du Congo a été, depuis son indépendance, la chasse gardée du néocolonialisme qui a créé plusieurs mécanismes d’exploitation aux dépens d’intérêts de nos populations.

A cela, il faut ajouter la mise en place d’autres mécanismes de dépendance à l’égard des capitaux extérieurs notamment l’exportation des matières premières brutes, l’importation des produits manufacturés, la domination du capital étranger, la signature des accords léonins.

Il faut également noter le rôle néfaste joué par notre Parlement qui a légiféré, de nombreuses fois, en faveur des intérêts des multinationales. L’exemple le plus dégoûtant est celui d’une panoplie des codes, entre autres, minier et forestier. Un arsenal juridique qui porte atteinte à notre indépendance économique. Nos différents parlementaires ont souvent choisi le mauvais côté de l’histoire, sacrifiant notre peuple.

L’impérialisme contrôle tout. Ses tentacules sont un peu partout. Il opprime encore de nos jours nos travailleurs, nos syndicats et nos populations par certains instruments juridiques internationaux à caractère léonin ratifiés malheureusement par notre Parlement.

En Afrique, il n’y a aucun pays, à ma connaissance, qui a tant souffert des affres de l’impérialisme comme la République Démocratique du Congo. D’abord saigné à blanc par un monarque belge sans foi ni loi, un véritable gangster, le sulfureux Roi Léopold II, notre pays l’a été ensuite par la Belgique en tant que puissance colonisatrice avant d’être enfin livré à sa propre classe politique inconsciente et irresponsable.

La perpétuation de l’impérialisme n’a surpris personne. Qui pourra nous dire le contraire quand on sait que le Général Emile Janssens, ancien Commandant belge de la Force Publique coloniale, avait eu même l’outrecuidance d’écrire au tableau noir au Camp Léopold II, actuellement Camp Kokolo, cette insultante phrase, une semaine après notre indépendance : « Avant l’indépendance égal Après l’indépendance ». Qui peut nier l’évidence de cet avertissement ?

Par cette offense, l’officier belge avait clairement annoncé la continuité de l’impérialisme dans l’ex-Congo Belge. Car, plus de soixante ans après l’accession de la République Démocratique du Congo à son indépendance, la situation n’a nullement changé, n’est pas reluisante. Notre pays est toujours sous le joug de l’impérialisme.

Les dirigeants politiques congolais en véritables agents de l’impérialisme n’ont rien entrepris qui va dans le sens de l’affermissement de l’indépendance nationale et de sa consolidation.

Notre classe politique truffée d’un grand nombre de traîtres à la cause nationale s’est montrée incapable d’apporter des réponses adéquates aux multiples attentes de notre Peuple. Obéissant au doigt et à l’œil à ses anciens maîtres tapis dans l’ancienne métropole, cette classe politique inconsciente l’a littéralement trahi.

Cerise sur le gâteau, toutes les décisions et toutes les lois de différents gouvernements qui se sont succédé depuis l’indépendance, sont dictées par l’impérialisme soit directement soit par l’intermédiaire de ses redoutables flics que sont le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale.

La conséquence en est que la population congolaise croupit toujours dans la misère noire, vit dans les conditions inhumaines : pas de logements décents, pas d’infrastructures de base, pas d’eau potable, pas d’électricité, pas de routes, pas d’écoles, pas d’hôpitaux, pas d’industries, pas de banques commerciales à capitaux congolais, pas de mesures sociales pour alléger la souffrance du peuple. Sans oublier le chômage chronique, la famine, le bas niveau d’instruction, la résurgence des maladies jadis éradiquées, etc.

Et que dire de la corruption, ce désastreux cancer venu d’ailleurs ? Elle est devenue endémique et n’épargne aucun pan de notre société. Tout s’achète, tout se monnaye au pays de Patrice-Emery Lumumba.

LE SALUT VIENDRA DU SOCIALISME

De 1960 à ce jour, ce sont des régimes fantoches qui ont gouverné la République Démocratique du Congo. La première force politique de gauche conduite par notre héros National Patrice-Emery LUMUMBA a été empêchée de diriger. L’impérialisme l’avait d’ailleurs piégé en l’obligeant de former un gouvernement d’union nationale pour y infiltrer ses pions. Or, le Mouvement National Congolais, MNC, son parti politique et sa coalition des nationalistes avaient la majorité parlementaire. Les impérialistes l’ont même renversé avant son ignoble assassinat.

L’éclaircie de la Conférence Nationale Souveraine de 1992 avec l’élection du Président National de l’Union pour la Démocratie et le Progrès Social, UDPS, feu Etienne TSHISEKEDI wa MULUMBA, un nationaliste convaincu, avait été stoppée par les mêmes forces impérialistes.

En réponse à l’échec patent de toutes les politiques libérales et néolibérales inspirées par l’impérialisme, la gauche révolutionnaire congolaise doit monter maintenant au front avec des solutions réellement congolaises ayant pour socle le socialisme.

Des mesures radicales devraient être prises, notamment la fin de la privatisation sauvage et inhumaine des entreprises publiques à caractère social (électricité, eau, télécommunications), la prise en charge du secteur de l’enseignement par l’Etat, la revisitation de la libéralisation de l’enseignement, le renforcement de la lutte encore timide contre la corruption, la suppression des privilèges accordés à certaines catégories de nos concitoyens, la mise en place de la politique de redistribution des richesses nationales, la rupture avec le Fonds Monétaire International et la Banque Mondiale, ainsi que d’autres mesures rigoureuses et draconiennes du même genre.

La défense du territoire national et de notre Peuple n’est pas négociable. Donc, le secteur sécuritaire exige une attention particulière des pouvoirs publics. Autrement dit, nous devons créer une véritable armée nationale et révolutionnaire, avoir une police nationale reformée et chargée réellement de la sécurisation du Peuple congolais ainsi que des services de renseignement réformés.

Comme cela saute aux yeux, l’antidote de l’impérialisme c’est l’anti-impérialisme. Notre lutte anti-impérialiste s’inscrit donc dans la droite ligne du processus de la décolonisation totale et se conforme à la pertinente disposition de la Charte des Nations-Unies basée sur le droit des peuples à disposer d’eux-mêmes.

Que faut-il alors faire pour sauver notre pays des griffes de l’impérialisme ? Devons-nous nous taire pour demeurer éternellement esclaves et complices de l’impérialisme ou rompre le silence pour défendre la souveraineté de notre pays et de son Peuple ?

Le choix de notre Parti Politique est connu. Indépendamment de nombreux partis capitalistes qui pullulent le microcosme politique congolais, l’Union des Démocrates Socialistes, UDS, s’est engagée, depuis quelques années, dans la lutte anti-impérialiste pour l’avènement du socialisme libérateur en République Démocratique du Congo.

L’aube nouvelle du socialisme pointe déjà à l’horizon et ses rayons lumineux irradient tout notre territoire national. Cette aube traduit la volonté maintes fois exprimée par notre Peuple de mettre fin à l’impérialisme dans notre pays. Plusieurs manifestations ont été dernièrement organisées dans quelques agglomérations congolaises quant à ce.

Cette âpre lutte, nous la menons et nous devons la mener pour notre Peuple. Nous devons résolument combattre l’impérialisme sous toutes ses formes dans notre pays.

Ainsi donc, les membres de l’UDS ont désormais l’obligation patriotique d’être à l’avant-garde de cette lutte pour mieux soutenir notre jeunesse, la femme congolaise, les forces ouvrières et les masses paysannes congolaises. Car, elles constituent la base la plus large du prolétariat national.

Qui ne sait pas que les ouvriers congolais sont mal payés, les fonctionnaires de l’Etat vivent misérablement, les enseignants broient du noir, les paysans sont abandonnés, les creuseurs et négociants miniers condamnés à vivre d’expédients ?

En face d’eux se dresse une infime minorité oligarchique congolaise qui se la coule douce, s’accapare de la totalité du fruit du dur labeur d’un grand nombre de prolétaires congolais. Injuste et inhumaine, cette situation doit être farouchement combattue.

L’Union des Démocrates Socialistes, UDS, et ses Membres ne vont pas reculer. Ils sont obligés de foncer sur l’impérialisme. Coûte que coûte, nous devons débarrasser notre pays du système capitaliste néocolonial actuel.

Cette lutte exige également la participation active et l’apport inconditionnel de notre jeunesse et de la femme congolaise. La jeunesse considérée comme perdue ne doit pas se sentir abandonnée. Elle doit se réveiller et travailler, la main dans la main avec l’UDS, pour changer cette situation. Elle, cette jeunesse, constitue un atout de premier plan pour l’avènement de la gouvernance de la gauche révolutionnaire dans notre pays.

Il en est de même de la femme congolaise. Elle ne doit pas se mettre à l’écart. Elle est appelée à s’impliquer dans la lutte anti-impérialiste. Car, quand la femme congolaise se libère des chaines de l’impérialisme c’est toute la République Démocratique du Congo qui se libère aussi. Elle doit le savoir.

Un appel hautement patriotique est lancé à notre jeunesse et à la femme congolaise ainsi qu’aux forces ouvrières et aux masses paysannes congolaises, nos alliés naturels, pour qu’elles s’associent à nous afin de mener ensemble la meilleure lutte qui vaille.

Les Congolaises et les Congolais ne sont pas condamnés à vivre comme des esclaves dans leur propre pays qui regorge d’immenses ressources naturelles. Ils ne doivent pas non plus être exploités et corvéables à souhait par l’impérialisme dans le silence le plus total.

Brisons ensemble les chaines de l’esclavagisme humain, politique et économique.

Rompons ensemble les chaines de l’exploitation odieuse et de la misère noire nous imposées par le néocolonialisme.

Fait à Kinshasa, le 20 Juillet 2024.-

Crispin KABASELE TSHIMANGA BABANYA KABUDI
Président National de l’UDS
Sénateur honoraire

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