Fête de l’enseignement et du travail dans une attitude de méditation : Avons-nous pris conscience qu’il faille agir pour changer définitivement de narratif ?

Fête de l’enseignement et du travail dans une attitude de méditation : Avons-nous pris conscience qu’il faille agir pour changer définitivement de narratif ?

Honorable Professeur Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Député national et Coordonnateur de l’Observatoire de la Gouvernance

Samedi 30 et ce dimanche 01 mai, les enseignants et travailleurs du monde sont à l’honneur. Deux journées purement sacrées aux yeux du monde. En RDC, nous avons partagé à l’unanimité notre coupe devenue traditionnelle : « la méditation » au regard de la précarité des conditions de travail au pays et la médiocrité de la prise en charge, notamment des agents et fonctionnaires de l’Etat.

D’abord, il sied de glisser un petit mot à propos de la journée de l’enseignement telle que célébrée hier samedi. Dans un monde potentiellement dynamique, franchise oblige, il convient d’avouer que l’éducation nationale (RDC) pose problème et nécessite, à tout point de vue, une cure de jouvence. Nécessité de réfléchir à haute et intelligible voix, de prendre au sérieux cette épineuse question et de changer ensemble de narratif. Car à n’en point douter, le déficit criant de notre système éducatif explique, sans ambages, les tristes réalités sociales auxquelles, l’on est face de nos jours : « l’improductivité de la plupart d’enseignants, de nombreux diplômés de pacotille peu perméables à la main d’oeuvre nationale telle qu’envisagée… ». Hommage aux compatriotes qui ont accepté, en dépit du contexte sociétal qui est le nôtre, de servir la mère patrie au travers la sacrée craie. Nous n’avons de cesse de tirer la sonnette d’alarme, pour attirer l’attention de toute la communauté nationale, spécialement les autorités compétentes, en ce qui concerne la valorisation de notre système éducatif, au regard du monde actuel. Notre sonnette d’alarme résonne encore aujourd’hui à l’intention des institutions et de ses animateurs.

« Éducation de qualité pour tous » c’est le vœu sacrosaint d’un peuple à la quête d’une nouvelle société. L’heure est venue de prendre notre destin à mains. D’autant plus que les générations à venir ne vont nullement nous pardonner, si nous dormons infiniment sur nos lauriers face à ce défi de notre temps. Il n’existe guère de majorité et d’opposition vis-à-vis d’un intérêt général aussi capital qu’est l’éducation nationale. Halte aux slogans creux qui n’abordent point l’essentiel de la question. Loin d’évoquer ici la gratuité de l’enseignement déclarée par le pouvoir en place, il est toutefois rationnel de s’appesantir sur l’évaluation efficace de toute initiative prise aux termes de la gouvernance du pays. Puissions-nous rester debout pour écrire notre histoire à relire, plus tard, avec sentiments de satisfaction aux côtés de nos enfants.

Hommage à tous les travailleurs du secteur public et privé

La problématique de la précarité de la situation sociale de l’enseignant congolais (professionnel de la craie) n’est nullement isolée. Les travailleurs des autres secteurs de la vie nationale sont confrontés au même calvaire chinois. À quand cette page sombre de l’histoire du pays sera-t-elle définitivement tournée ?
Au quotidien, des hommes et des femmes déploient une énergie considérable, donnant le meilleur d’eux-mêmes pour servir le pays dans des situations souvent difficiles : manque d’infrastructures, prise en charge insuffisante, insécurité dans certaines régions du pays, crispation politique et tant d’autres scandales liés à la mauvaise gouvernance. Malheureusement, les desideratas demeurent les mêmes. Que des promesses farfelues aussi longtemps que des gouvernements se succèdent. Si les conditions de travail se détériorent, a-t-on l’idée des conséquences fâcheuses qui en découlent sur le devenir de la nation ? Aujourd’hui mieux qu’hier, l’on parle du peuple d’abord, de l’émergence. A-t-on pensé aux travailleurs qui sont les piliers du développement et du bien-être tant souhaité ?

L’avenir du pays se veut menacé, si nous nous enfonçons dans la léthargie qui cloue notre destin. Qu’on se le tienne pour dit, la problématique de la valorisation du travailleur congolais se pose et s’impose. Outre la prise en charge qu’il faille optimiser, dans le contexte qui est le nôtre, nous avons tous ensemble du pain sur la planche, en ce qui concerne certaines réformes à envisager dans bon nombre de secteurs de la vie nationale. Que les meilleures idées triomphent, dans ce cas-là.

Soyez honorés, vaillants professionnels de la vie publique nationale et du secteur privé. Travailler pour son pays est une vocation louable au-delà des considérations qui font jaser. Ensemble, sauvons notre Congo. Bonne fête de travail à tous !

Honorable Professeur Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Député national et Coordonnateur de l’Observatoire de la Gouvernance

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