04 janvier : la classe politique congolaise a-t-elle souillé la sacrée lutte de nos martyrs et précurseurs de l’indépendance de la RDC ? [Prof Musao Kalombo Mbuyu Célestin]

04 janvier : la classe politique congolaise a-t-elle souillé la sacrée lutte de nos martyrs et précurseurs de l’indépendance de la RDC ?

Cri de détresse et réflexion à haute voix

Honorable Professeur Célestin Musao Kalombo Mbuyu, Député national et Coordonnateur de l’Observatoire de la Gouvernance

Après 63 ans, la RDC essaie encore d’honorer la mémoire des martyrs de l’indépendance du Congo Kinshasa. Ce, par l’observance de la journée baptisée fériée, journée chômée et payée. Si cette commémoration suffisait pour exprimer le respect que l’on doit à ces martyrs-là ! Pour autant que ces vaillants fils et filles de la mère patrie eurent sacrifié leurs vies humaines, pour la noble cause de l’intérêt national, rien ne vaut les hommages qu’il faille leur rendre dignement, si ce n’est qu’en incarnant leur lutte, mieux en préservant les acquis de leur sacrifice suprême.

Dois-je avouer à haute et intelligible voix ce que d’aucuns murmurent tout bas : « L’élite au sein de notre classe politique patauge et crache sur les martyrs ». Aujourd’hui bien plus qu’hier, les précurseurs de notre indépendance sont loin d’être honorés à leur juste valeur, eu égard à la théâtralisation de la scène politique. Dans leurs tombes, ils sont inquiets et attendent justice de notre part. Puissions-nous y penser, en tant que peuple unis par le sort et par l’histoire.
Trois ans après la première alternance politique marquée par la passation civilisée du pouvoir entre un chef de l’État élu sortant et son successeur élu entrant, il s’avère impérieux de s’interroger sur le comportement de nos politiciens, du moins la plupart d’entre eux. Inconstance et transhumance politique récurrente qui, du reste déshonorent plus d’un acteur politique. Hier au FCC, aujourd’hui à l’Union dite sacrée, demain qui sait où l’on se retrouvera ? L’on s’identifie à l’opposition, mais en même temps, on se divise en mille morceaux pour organiser l’accueil du chef de file de la mouvance présidentielle. Qu’en sera-t-il de la prochaine campagne électorale ? Devra-t-on demeurer dans l’opposition ou se basculer en battant campagne pour le chef de l’Etat ? Que des questions qui méritent des éclaircissements de la part des auteurs de la transhumance.

Si c’est cela la politique à la congolaise, les politologues de nos universités ont-ils encore une matière à enseigner aux apprenants et futurs cadres de notre société ? Le bât blesse. Assez. Il y a lieu de repenser la vie politique au quotidien, faire la politique autrement selon les règles de l’art et valeurs fondamentales de la politique telle qu’en vogue de par le monde.

Je me dois de lancer ici ce cri d’alarme pour en appeller au sursaut patriotique tous azimuts. En ce jour où la communauté nationale célèbre ou rend hommage aux martyrs du 04 janvier 1959, j’exhorte notre classe politique à prendre conscience du destin national, c’est-à-dire à se ressaisir si vite. Car qu’on se le tienne pour dit, face aux moult défis qui bloquent le développement de notre beau pays, il est temps de prendre courage afin de se dire toute la vérité. Il est temps de réécrire autrement l’histoire de la gouvernance de notre Congo, d’honorer autrement la mémoire de nos martyrs et héros de nos mutations politiques. Puissions-nous nous rattraper ici et maintenant.

Honorable Professeur Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Député national et Coordonnateur de l’Observatoire de la Gouvernance

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