4 janvier en RDC : les martyrs réclament justice, où es-tu grande conscience nationale ?
4 janvier 1959, journée des précurseurs de l’indépendance du Congo Kinshasa. Prière interroger Kengo Wa Dondo, Singa Udju, Mgr Laurent Monsengwo, Sylvestre Ilunkamba – le premier ministre en fonction, Lusanga Ngiele, ils sont nombreux. Ces derniers, jadis très jeunes, en savent du moins, mieux que les jeunes générations, la substance des stigmates hideux des turbulences et massacres du 04 janvier 1959. Tshisekedi Wa Mulumba, Kibasa Maliba, Kasavubu ou Antoine Gizenga, le Cardinal Malulu…tous d’heureuse mémoire, paix à leurs âmes, ces dignes fils du pays ayant marqué leur temps dans la vie politique du Congo Kinshasa auraient hélas vécu jusqu’ici pour utiliser leurs termes et raconter l’histoire du 4 janvier 1959 aux générations futures.
Ce fut triste, ce jour-là. Les congolais de Léopold Ville avaient exprimé leur ras-le-bol, ils en avaient tout simplement marre des atrocités, mieux de la prise en otage du destin congolais par les colonisateurs belges, sans foi, ni loi. Au crépuscule de la journée du 4 janvier, ces kinois-là avaient résolument battu le pavé, secouant le macadam, affrontant, pince sans rire, les forces de l’ordre sous commandement de l’autorité coloniale en place. Ce fut le seul choix, en effet, il avait fallu ces manifestations-là contre la dictature et le totalitarisme afin de baliser la voie de l’indépendance nationale obtenue le 30 juin 1960.
Quel sort a-t-on réservé au sang des martyrs de l’indépendance, 62 ans plus tard ? Querelles intestines motivées par la recherche des positionnements à tout prix, au sein de la classe politique? L’érection de la corruption en système dans la gestion de la res publica? Le chômage inimaginable devenu une réalité têtue, depuis des décennies ? La « chosification » du souverain primaire par les détenteurs de l’imperium ? La fraude électorale à chaque cycle ? Le coulage des recettes dans les entreprises et établissements publics et à d’autres niveaux de gestion de la chose publique ? Autant des maux décriés par de simples incantations en lieu et place des actes palpables d’ordre thérapeutique.
Il y a, jour pour jour, 62 ans, depuis que les martyrs de l’indépendance tiraient lâchement leur révérence, du seul fait d’avoir résisté farouchement contre la confiscation des libertés fondamentales par l’autorité belge. Il urge d’honorer ces martyrs-là, comme doit-on le faire en mémoire de nombreuses victimes de l’indépendance, la démocratie, la révolution historique du pays dans l’ensemble de ses secteurs. La communauté nationale a tout intérêt de s’assumer, car l’image de la Nation en dépend entièrement.
Jacques Kitengie