Kagame, Fatshi et le bon voisinage [Tribune libre de Crispin Kabasele Tshimanga]

Dernièrement à Paris en France, le Président rwandais Paul Kagame s’est librement exprimé, devant la presse française, sur des questions de politique intérieure congolaise et liées à la présence militaire rwandaise dans notre pays, sur le controversé « Rapport Mapping », sur le bilan du travail contesté de la Monusco (ex-Monuc) chez-nous et sur le Prix Nobel congolais Denis Mukwege. Il a eu ses mots à lui. Il a assené ses « vérités », ses propres « vérités » qui n’ont pas été du goût de certains Congolais. Des « mots et des vérités » qui n’ont pas plu aux extrémistes et aux autres va-t-en-guerre congolais.

La réplique du Président congolais Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, face à la même presse française, n’a pas, comme il fallait s’y attendre, tardé. Homme de paix, conscient de ses lourdes responsabilités devant notre Dieu, l’histoire et le monde, notre Président de la République a fait preuve de sagesse, de diplomatie et de clairvoyance. Sa partition, il l’a bien jouée. Sans fausse note. Il a démontré à ses compatriotes qu’il maîtrise bien les arcanes de la diplomatie internationale. Son passage à la tête du Département des Relations Internationales de son parti, UDPS, l’avait mieux préparé à œuvrer pour la paix et la sécurité internationales. Sans états d’âme.

A travers ses réponses mesurées, notre Chef de l’Etat a refusé de faire la part belle aux prophètes de malheurs et aux ennemis de la paix tant dans notre pays que dans la sous-région. Il nous a manqué un tel Chef, calculateur froid, depuis des décennies.

« RAPPORT MAPPING », peu crédible

Est-il interdit aux Congolais d’émettre un quelconque avis sur le fameux « Rapport Mapping » ? A mon humble avis, non ! Mes compatriotes doivent-ils continuellement gober tout ce qui leur imposé par l’étranger ? Je dirai courageusement : NON !

Publié en 2010 par une équipe d’experts de l’ONU, le « Rapport Mapping » n’a pas eu le traitement réservé à tous les documents de sa nature. Il a d’ailleurs été rejeté par le Gouvernement congolais de l’époque pour insuffisances avérées et parti pris manifeste de ses rédacteurs. La procédure de son adoption n’ayant jamais été respectée, il avait donc été enterré. Personne n’en parlait plus !

Curieusement, les ennemis de la paix, nationaux et étrangers réunis, au service des officines internationales jalouses de notre indépendance et envieuses de nos incommensurables richesses naturelles, ont attendu l’avènement du Président Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo à la magistrature suprême pour ressortir ce tissu de mensonges de leurs placards où il moisissait et puait pour vicier et polluer l’air congolais.

Nos ennemis, sans froid aux yeux, ont remis ce torchon au goût du jour en y annexant une liste fantaisiste sortie de leur féconde imagination où sont alignés, sans preuves irréfutables pour la plupart des cas, des prétendus coupables de violations des droits de l’homme, des crimes de guerre et des crimes contre l’humanité. Des noms des personnalités congolaises ont été jetés à la meute dans le but de nuire tout simplement. C’est aussi un crime commis par les soi-disant défenseurs des droits de l’homme qui n’ont jamais procédé à des enquêtes contradictoires sérieuses. En un mot, ce rapport peu crédible n’engage que ses auteurs.

S’en prendre au maillon faible qu’est le Rwanda qui a joué le rôle de lampiste comme d’autres pays de la région n’est pas sérieux. C’est manquer aussi le courage de pointer du doigt les vrais commanditaires qui sont connus de tous et qui avaient financé cette expédition de la honte à hauteur de plus de 300 millions de dollars américains pour chasser le Président Mobutu Sese Seko et mettre la main basse sur les richesses congolaises.

Un rapport peu crédible, c’est le cas de le dire. A titre d’exemple, il faut parler de notre actuel Ministre de la Défense Nationale pour démontrer la légèreté avec laquelle le « Rapport Mapping » a été élaboré. On lui a attribué des qualifications et des fonctions imaginaires. Il y est écrit qu’il aurait appartenu à l’armée rwandaise et aurait été membre du RCD. Tout ça c’est faux. Il est même ridicule de recruter des propagandistes zélés parmi des ONGs nationales pour soutenir l’indéfendable. Honnêtement, les traitres à la cause nationale devraient totalement la boucler.

A vrai dire, il faut reconnaître que, quand il y a guerre, il y a mort d’hommes. De part et d’autre. Le chanteur brazzavillois Zao n’a-t-il pas raison de dire que « la guerre n’est pas bon ».

Quand le Nyiragongo démystifie les ennemis de la paix

Dans la nuit du samedi 22 Mai dernier, le volcan congolais Nyiragongo situé dans les environs de Goma a grondé, a craché du feu, a vomi des tonnes et des tonnes de laves destructrices.

Témoin oculaire de son éruption du 17 janvier 2002, j’en sais quelque chose. La plupart d’entre nous avions pris la direction de Gisenyi au Rwanda. Passons !

Cette fois-ci, l’histoire s’est de nouveau répétée. Surtout que le Nyiragongo nous a tous invités à la raison et à la sagesse. Il nous a rappelé une chose simple : Rwandais et Congolais, nous sommes tous frères et sœurs. Nous avons des liens indissolubles de consanguinité et devons vivre en paix.

Certes, notre histoire commune est truffée des hauts et des bas. A la fin de la Première Guerre Mondiale après la défaite de l’Allemagne hitlérienne, nous avions été obligés de vivre dans une communauté de destin dans le cadre l’empire colonial belge « Congo Belge-Rwanda-Urundi » jusqu’au 30 Juin 1960.

La fuite de plus de 7 000 Congolais de Goma à Gisenyi au Rwanda prouve à suffisance que les Rwandais ne sont pas des ennemis des Congolais. Le peuple congolais de Goma a tranché. Au contraire, cette mise à l’abri traduit la sagesse luba selon laquelle « le voisin est aussi important que votre propre frère ou sœur ». Puis-je rappeler que, quand la frontière rwandaise de Cyangungu est momentanément fermée, ce sont les maraîchères de Bukavu qui se plaignent ?

Parmi ceux qui embouchent la trompette de la haine et de la division contre le Rwanda, nombreux sont ceux qui font des affaires prospères au Rwanda, qui ont de comptes bancaires et de parents à Gisenyi, Cyangungu et Kigali, ou qui sont détenteurs de « irangamutu », cartes d’identité rwandaise. Qu’ils nous fichent la paix !

Le Rwanda se trouve à notre flanc oriental. C’est notre « éternel » voisin. Comme le sont la République du Congo Brazzaville, la République Centrafricaine, le Soudan, le Soudan du Sud, l’Ouganda, le Burundi, la Tanzanie, la Zambie et l’Angola.

Crispin KABASELE TSHIMANGA BABANYA KABUDI
Président National de l’UDS
Coordonnateur National du Groupe des Partis Indépendants (GPI)

2 thoughts on “Kagame, Fatshi et le bon voisinage [Tribune libre de Crispin Kabasele Tshimanga]

  1. Coup de chapeau Mr Crispin Tshimanga. Vous avez un courage méritoire de dire ce que les auteurs et distributeurs de la haine tribale et de la théorie de xénophobie n’osent pas dire à haute voix. Udps viva Félix Thilombo viva.

  2. Combien a-t-il touché pour porter atteinte à la mémoire de nos Martyrs de Kasika, de Makobola, Kaniola,… Nous nous avons perdu les nôtres, nous réclamons justice et un frère traître vient cracher sur notre propre histoire. Il n’a pas qualité à décider de trancher du vrai ou du faux. Il doit s’excuser et rétracter son torchon d’article qui porte atteinte à notre histoire collective. Nos plaies saignent encore. D’un frère on attendrait pas ce coup bas.

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