Vivement la relecture attentive de notre riche Histoire : Qu’avons-nous fait du combat de M’zée et les Kadogo, 24 ans après ? [Tribune de Prof. Musao Célestin]

Vivement la relecture attentive de notre riche Histoire : Qu’avons-nous fait du combat de M’zée et les Kadogo, 24 ans après ?

Quelques lignes de l’Honorable Prof. Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Député national et Coordonnateur de l’Observatoire de la Gouvernance-RDC

Une date, toute une histoire qu’il faille raconter à la postérité. 17 mai 1997, il y a jour pour jour, 24 ans. Ô temps ! Le brave M’zée, notre Héros d’heureuse mémoire, jadis à la tête des troupes de l’AFDL sifflait courageusement la fin de l’otage, la dictature sans nom autrefois infligée à notre peuple, à la communauté nationale chère à Lumumba Patrice. Mille ans sont comme un jour, vice-versa, appuie la sainte bible. Oui, deux décennies et demi sont vite passées. M’zée – le révolutionnaire n’est plus. Qu’avons-nous fait de la révolution historique dont il fut à la fois pionnier et Héros ?

Qui l’eut cru, en son temps ! Que l’Homme fort, le Puissant Mobutu SESE SEKO, après 32 ans de règne, finirait-il son histoire par la poudre d’escampette ? Marrant, ironie du sort et véritable leçon donnée aux acteurs politiques qui ignorent souvent le peuple, pour se servir eux-mêmes quand ils sont aux affaires.

Nous n’avons pas oublié la saine ambiance qui prévalait à Kinshasa et sur l’ensemble du territoire national, ce jour-ci. L’entrée triomphal du Libérateur M’zée et ses vénérables troupes [les Kadogo], sans le moindre bain de sang au détriment des paisibles citoyens. Les congolais de tous bords, de Kinshasa au Katanga, de l’Equateur à la Grande Oriental, Nord et Sud Kivu, Kasaï-Oriental et Occidental, Bas-Congo et Bandundu. Ce fut le grand échec des ennemis de la République qui observaient – impuissants l’avènement de l’ère nouvelle.

Malheur, rien que malheur à ces ennemis-là qui, trois années plus tôt, peaufinèrent des stratégies infernales et réussirent leur sale besogne, en éliminant lâchement M’zée en janvier 2001. Ce sang-là réclame vengeance et justice. Oui, dois-je, à haute et intelligible voix, rappeler à la communauté nationale que M’zée nous exhorte à poursuivre son combat, belle façon d’honorer sa mémoire. Il s’agit bel et bien du combat consistant à bâtir au cœur de l’Afrique noire, un Congo fort, prospère et où coulent le lait et le miel à la portée de chaque fille et fils de la mère patrie. Un Congo où règne la paix durable, l’autorité de l’Etat, la justice distributive, un enseignement de qualité, une jeunesse éveillée et capable de la relève, une démocratie et un État de droit qui ne soit pas un simulacre.

Il y a 24 ans, nous jubilions au rythme de la révolution portée par M’zée et sa redoutable armée. Il y a deux ans et demi, son fils biologique et politique Joseph Kabila nous rendait une fois de plus heureux de la nouvelle révolution historique, « l’alternance pacifique et civilisée ». Sans regret ni remords, disait-il avant de quitter la magistrature suprême, il céda son strapontin.
Hélas ! On semble avoir vite oublié la portée de cet acquis historique. Pourquoi rééditer la politique de la chasse aux sorcières, la gouvernance fondée sur l’arrogance machiavélique, la politique de la terre brûlée teintée des violations des droits humains ? Qui est derrière cette tentative de payer à monnaie de singe aux façonniers du changement survenu au summum des institutions nationales ? Peut-on construire un Grand Congo en boycottant, volontiers, les valeurs intrinsèques de cohésion nationale, de la recherche sans relâche d’un large consensus autour des institutions et du respect des textes légaux et réglementaires ? Ne dit-on pas que « tout se paie ici bas »?
Il est temps de se rétracter et relire sagement la belle et riche histoire de notre pays. Car notre peuple mérite mieux.

Bonne fête aux compatriotes épris du sens de révolution et de l’esprit du nationalisme pragmatique !

Honorable Prof. Musao Kalombo Mbuyu Célestin, Député national et Coordonnateur de l’Observatoire de la Gouvernance-RDC

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