Changement tant attendu en RDC: Tshisekedi fils ou doit-on en attendre un autre ?
Par Jacques Kitengie
Du haut de sa casquette de Prophète, Jean Baptiste – jadis précurseur du Christ Seigneur, accablé par les atrocités des geôliers dans les quatre murs de la prison sous le règne d’Hérode, loin de l’approche purement de foi et de « l’espérance qui ne déçoit jamais », lança quand même un ultimatum au fils de Dieu – le Messie : « c’est lui ou doit-on en attendre un autre »? Au Congo Kinshasa, 26 mois après l’accession de Tshisekedi fils au summum des institutions nationales, l’anecdote sus évoquée s’avère d’actualité, sans forcément expliciter aujourd’hui la même aventure d’antan, telle que relayée par la sainte bible.
Mi-figue, mi-raisin, en effet, le bilan du régime Tshisekedi Félix à la tête du géant Congo Kinshasa n’est nullement de nature à faire jubiler les citoyens lambdas, soient-ils les vaillants combattants de la 10ème rue Limete ou ceux actifs dans l’espace Schengen et au pays de l’oncle Sam. Oui. Il y a lieu de dire tout haut, ce que plus d’un congolais murmure et marmotte, tout bas. De Kinshasa – Léopoldville d’autrefois à Lubumbashi – Elisabethville, de Kananga -Luluabourd à Kisangani cher aux boyomés, la faim révolte les pauvres familles. De Beni-Butembo à Uvira, dans la partie Est du territoire national, ça tire, les compatriotes ne savent nullement à quelle saint se vouer. Le Congo, continent en miniature multiplie les défis de tous ordres, les yeux du peuple étant rivés vers le chef de l’Etat en place qui aura promis monts et merveilles aux congolais, en novembre et décembre 2018, du moins lors de sa campagne électorale, avant son élection à la succession de Joseph Kabila Kabange.
Tshisekedi fils ou doit-on en attendre un autre ? Une question qui vaut son pesant d’or. L’impatience est grande dans le chef du souverain primaire. Le changement, que le changement, c’est sans nul doute le nouveau cri de ralliement au sein de la communauté nationale qui en a, visiblement, ras-le-bol d’affronter sans fin les spectateurs hideux d’incertitude du lendemain et de l’impasse politique.
A quand la fin de cet otage du destin commun? D’aucuns ne le diront peut-être pas assez ! En janvier 2019, précisément le 24, aux abords du majestueux fleuve Congo, au Palais de la Nation, en même temps que la prestation de serment de l’ancien opposant congolais était une réalité, à la surprise générale, les congolais – témoins de la passation civilisée du pouvoir d’Etat à la magistrature suprême, entre Kabila fils et Tshisekedi fils, pouvaient courageusement scander sur fond de la diversité de langues nationales, dialectes et patois, tous les meilleurs hymnes d’espoir et d’ère nouvelle. Hélas ! Le fossé entre les attentes et la vie quotidienne fait désormais jaser. Les dés sont jetés, en tout état de cause, cette fois-ci ou jamais. Puisse l’opération « Kisalu mebanda », redonner espoir aux épris impatients du décollage de la mère patrie. Car doit-on rappeler, en passant, que 2023 c’est d’ici 2 ans et demi, le souverain primaire devra sanctionner à nouveau, sans complaisance, au fur et à mesure qu’il s’est émancipé. À bon entendeur !
Jacques Kitengie